Lien entre l’incontinence urinaire et l’obésité.

Le surpoids et l’obésité augmentent fortement le risque d’incontinence urinaire. Pourquoi les personnes en fort surpoids se plaignent-elles d’envies fréquentes d’uriner ou de fuites urinaires ? Est ce que l’incontinence est liée à l’obésité ?

Qu’est-ce l’incontinence urinaire ?

L’incontinence urinaire se définit par une perte involontaire ou accidentelle d’urine par l’urètre. L’âge, l’obésité, l’anxiété, les troubles neurologiques, les infections, le relâchement musculaire et le tabagisme sont des facteurs augmentant les risques de souffrir d’incontinence urinaire.

Il existe trois types d’incontinence urinaire :

  • L’incontinence urinaire à l’effort : lors d’un effort physique, d’une toux ou d’éternuements, il y a une fuite involontaire d’urine par l’urètre ;
  • L’incontinence urinaire par urgenturie : fuite involontaire d’urine par l’urètre lors d’un besoin urgent d’uriner. La personne ne peut retenir ou différer la miction ;
  • L’incontinence mixte : personne combinant une incontinence urinaire à l’effort et par urgenturie.

L’incontinence urinaire, une conséquence du surpoids et de l’obésité

Chez une personne en surpoids ou obèse, une pression accrue règne dans l’abdomen et la vessie. La prise de poids exerce une forte pression intra-abdominale et du diamètre sagittal de la cavité abdominale ; le plancher pelvien, le muscle du périnée, est ainsi altéré. Par ailleurs, le surpoids et l’obésité augmentent la pression à la toux ou à l’éternuement favorisant une incontinence urinaire à l’effort.

Des études ont montré qu’en cas d’obésité morbide, c’est-à-dire une personne ayant un IMC supérieur à 40, le risque d’incontinence est multiplié par six. L’exposition au risque d’incontinence est directement corrélée à l’indice de masse corporelle.

Enfin, de nombreuses études montrent que l’hyperglycémie joue sur les neurones impliqués dans la tonicité du sphincter urétral (muscle situé autour du conduit naturel) et du détrusor (couche musculeuse de la vessie). L’obésité et les stades avancés de la grossesse mènent à la tension, à l’affaiblissement et l’étirement des muscles et des nerfs de la zone pelvienne.

Ces études et ces explications concordent donc avec le fait que les personnes en surpoids ou obèses se plaignent de fuites urinaires.

La perte de poids améliore-t-elle l’incontinence urinaire ?

Le poids est un facteur modifiable, il est important d’agir sur celui-ci pour réduire l’incontinence ou ne plus en souffrir. Avant d’envisager une intervention chirurgicale pour traiter le problème d’incontinence urinaire, sachez que perdre du poids est le meilleur traitement. Une perte de poids de dix pourcent réduit de moitié la fréquence des fuites urinaires, visibles après six mois de régime. Avec des pertes de poids supérieures, les épisodes de fréquence urinaire sont réduits de soixante-dix pourcent environ.

Les personnes souffrant d’incontinence urinaire doivent se diriger vers des praticiens adéquats non urologues tels que des généralistes, nutritionnistes et endocrinologues. Les méthodes d’amincissement seront choisies en fonction de l’importance de la surcharge pondérale et de l’âge du patient. La plupart du temps, un régime hypocalorique et la pratique d’une activité physique régulière sont conseillés. Il faudra choisir des activités physiques qui ne sollicitent pas le périnée et qui renforce sa musculature telles que le vélo ou l’aquagym.

Néanmoins, si les méthodes dites traditionnelles se sont révélées inefficaces et que le surpoids est trop important, le patient peut avoir recours à la chirurgie bariatique (anneau gastrique, sleeve ou bypass). Des études montrent que le taux d’incontinence des patients était de 67% avant l’intervention contre 41% six mois après l’intervention chirurgicale et 37% un an plus tard. Selon une étude australienne, Effects of bariatric surgery on urinary and sexual function, les résultats de la chirurgie bariatique sur l’incontinence urinaire sont plus probants chez les femmes que les hommes.

Ainsi, l’incontinence urinaire est fortement corrélée à la surcharge pondérale. Après une perte de poids importante, l’incontinence urinaire est significativement réduite et disparaît même dans plus de la moitié des cas. Pour réduire les envies fréquentes d’uriner ou les fuites, perdre du poids reste la meilleure solution.

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